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LE BENIN D'AUJOURD'HUI


*16 mois de gouvernance sous la Rupture : Les victimes, les déçus, la liste s’allonge*

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Rédigé le 21/08/2017_ *_Matin Libre/DIM INF_*

(Vers la constitution d’une opposition monstre)

Plus le temps avance, plus le chef de l’Etat, Patrice Talon, fait grossir le groupe des personnalités et autres acteurs qui pourraient constituer une opposition politique en gestation. Si certaines personnes sont très tôt tombées en disgrâce, d’autres ont quitté la barque à cause des dérives des nouvelles autorités, d’autres encore considérées comme des barons de l’ancien régime pourraient être poursuivies incessamment devant la justice pour des infractions qu’elles jugent imaginaires. A tout ce monde, il faut ajouter cette frange du peuple qui a perdu tout espoir quant au mode de gouvernance instauré à la tête du pays depuis le 6 avril 2016. « Matin Libre », votre quotidien a tenté de faire une liste plus ou moins exhaustive sur la situation.

Les victimes de « la rage et de la ruse »

Antoine Dayori

Membre du cercle restreint entourant Patrice Talon, Antoine Dayori a beaucoup mouillé le maillot dans le Septentrion lors de la présidentielle de 2016. Le Chef de l’Etat lui est donc redevable. Mais il a été chassé de la tête du Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb) en juillet dernier Hervé Hèhomey, son ministre de tutelle. Beaucoup voient dans cette sanction, le début d’un froid entre l’ancien ministre Dayori et le Chef de l’Etat. L’ancien Directeur du Cncb regagnera-t-il vraiment le rang des déçus de la Rupture? Rien n’est moins sûr.

Léhady Soglo

L’ancien Maire de Cotonou, du moins, le Maire révoqué, est actuellement en difficulté. Léhady Soglo a perdu momentanément son fauteuil de maire. Il n’a pas non plus fini de gérer la dissidence au sein de la Renaissance du Bénin, le parti de ses géniteurs. Cet ancien soutien de Lionel Zinsou lors de la présidentielle de 2016, a toujours été dans le collimateur du régime de la Rupture. Depuis peu en difficulté, il serait difficile de prédire une bonne entente entre Patrice Talon et lui avant les prochaines législatives. Surtout que qui dit Léhady, dit en même temps Nicéphore et Rosine Soglo.

Sévérin Adjovi

L’opérateur économique Sévérin Adjovi est aussi une victime du gouvernement. Proche de Sébastien Ajavon, cet ancien Maire a fini par se faire griller par le régime de Patrice Talon décidé à se débarrasser de tous ses adversaires. Sévérin Adjovi a été déchu de son poste de Maire de Ouidah. Après plusieurs tentatives infructueuses, les conseillers dissidents de la ville historique ont pu bénéficier de l’appui déterminant du gouvernement. Mais l’opérateur économique ne baisse pas pourtant les bras. Il a encore affiché sa combativité lors de la tentative d’arrestation de Léhady Soglo vers la fin du mois juillet. Sans doute, Sévérin Adjovi ne manquera-t-il pas de soutenir une coalition des anti-Talon.

Sébastien Ajavon

Il y a quelques mois, sa démission de la tête de certaines de ses entreprises, a montré qu’il s’apprête pour un vrai combat politique. Après l’humiliation qu’il a subie dans l’affaire des 18 kg de cocaïne, Sébastien Ajavon a compris que plus rien ne retenait encore dans la coalition de la Rupture formée entre autres avec Patrice Talon entre les deux tours de la présidentielle de 2016. Aujourd’hui, même son silence est craint par les collaborateurs de Patrice Talon. Et dans un contexte sociopolitique délétère fait d’incertitudes, de milliers de Béninois espèrent toujours que le premier patron béninois s’engagera clairement et ouvertement sur la scène politique.

Nourou-Dine Saka Saley

Considéré comme l’un des jeunes très engagés de la Rupture, sa collaboration avec le gouvernement ne fera pas long feu. Débarqué du cabinet du ministre d’Etat en charge du Développement pour avoir fait des observations critiques sur des choix du gouvernement, Nourou-Dine Saka Saley a retrouvé son indépendance. Il a travaillé quelques temps avec le Maire de Cotonou avant de quitter la Municipalité après la révocation de ce dernier. Aujourd’hui, toujours indépendant et apparemment déçu de la politique du gouvernement de la Rupture, ce juriste de formation ne devrait pas hésiter à prendre toute sa place au sein d’une vraie coalition de contre-propositions.

Cette liste de victimes sera exhaustive lorsqu’on aura ajouté les autres maires destitués qui soupçonne la main du régime en place derrière cette destitution. En exemples, les anciens maires Mathias Djigla, Karimou Souradjou,… Dans cette vague, il faut inclure les victimes des limogeages et sanctions tous azimuts contre des officiers et sous-officiers de l’armée. Plusieurs Directeurs généraux changés en un laps de temps à la Douanes, à la Gendarmerie nationale, des agents mis aux arrêts à la Police nationale. Même s’il est défendu à cette corporation de s’afficher politiquement, il est une évidence qu’il y a des frustrations qui s’accumulent. C’est aussi le cas chez les 600 directeurs d’écoles primaires sautés pour mauvais résultats obtenus au Cep 2016. Doit-on occulter les victimes de l’opération de libération des espaces publics ?

*Les déçus de la gouvernance

Difficile de constituer ici une liste exhaustive puisque si certains comme Guy Mitokpè et son mentor Candide Azannai n’ont pas hésité à rompre les amarres et à le faire savoir publiquement, d’autres par contre continuent de s’agripper, dans une certaine espérance, en dépit de ce qu’ils ruminent la déception. Toutefois, on peut retrouver dans les déçus, certaines formations politiques telles que les Fcbe, des syndicats

Candide Azannai

Depuis sa démission le 27 mars 2017 du gouvernement, il ne parle pas encore. Mais, il pose des actes qui montrent qu’il a rompu les amarres avec le gouvernement de la Rupture. Candide Azannai a été reçu par l’ancien Médiateur de la République, Albert Tévoedjrè dont les écrits ne font plus l’éloge de Patrice Talon. Candide Azannai a également affiché sa proximité avec le Maire révoqué de Cotonou, Léhady Soglo qui n’est pas en odeur de sainteté avec le pouvoir. Tout montre que le président de Restaurer l’espoir prend des attaches pour faire naître une opposition face au pouvoir très critiqué de l’ancien homme d’affaires, Patrice Talon.

Guy Mitokpè

Ancien membre actif de la galaxie Talon, Guy Mitokpè est devenu un opposant au régime de la Rupture. A l’Assemblée nationale, le plus jeune député de la 7èmeLégislature ne cache en tout cas pas sa déception depuis que Candide Azannai, son mentor, a quitté le gouvernement. Il désapprouve ouvertement la gestion de Patrice Talon. Ce député de l’Union fait la Nation (Un) pourrait être l’un des piliers de l’opposition en formation.

Ceux sur la liste d’attente

Dans cette catégorie sont classés ceux dont on scanne leur passé et on le leur agite publiquement. Si depuis le 6 avril 2016, certains noms comme Komi Koutché sont toujours cités dans les audits publiés, d’autres comme Issa Salifou ont rejoint la salle d’attente après la révision manquée de la Constitution et les derniers développements de l’actualité liés à la révocation par le gouvernement, du maire Léhady Soglo de Cotonou.

Issa Salifou

Le député Issa salifou alias Saley est dans le collimateur du gouvernement. Membre de la Coalition de la Rupture, il a contribué à l’élection de Patrice Talon. Mais cet opérateur économique n’a pas apprécié certains choix du gouvernement de la Rupture. Il a dénoncé la restriction des libertés des fidèles musulmans lors de la libération des espaces publics. Opposant farouche au projet de révision de la Constitution, il dirige également depuis quelques mois le groupe parlementaire « La voix du peuple » qui critique la gestion de Patrice Talon. Ses prises de position ont fait de lui un opposant ; et le gouvernement a apparemment décidé de le traiter comme tel. L’Etat a retiré la licence accordée à sa société de téléphonie mobile, Bell Bénin. Et Issa Salifou pourrait bientôt être poursuivi devant la justice pour des dettes fiscales. Un acharnement qui pourrait l’amener à raidir sa position vis-à-vis du gouvernement de la Rupture.

Komi Koutché

Il est dans le viseur du gouvernement. Le régime de la Rupture est déterminé à obtenir sa tête. Depuis l'annulation par le régime Talon, des concours d'entrée de 2015 dans la Fonction publique, on continue de passer au peigne fin sa gestion afin d’identifier une affaire capable de l'ébranler. Depuis plusieurs semaines, le Conseil des ministres a cité son nom dans le dossier coton. L’ancien ministre des Finances, Komi Koutché serait également mêlé à la présumée mauvaise gestion décelée au Fonds national de la microfinance (Fnm). Beaucoup parlent de montages. Mais l’ancien argentier national réussira-t-il à se défendre devant la justice? Grosse interrogation.

Jean Panti

L’ancien Directeur général du Fonds national de la Microfinance (Fnm) devrait répondre prochainement de sa gestion devant la justice. Cité dans un rapport accablant par le Conseil des ministres, Jean Pantin est désormais considéré par certains observateurs comme l’une des prochaines victimes du régime de la Rupture. S’il réussit à laver son honneur devant les juges, l’ancien Dg du Fnm, peut-être objet de cabale, ne ferait rien pour empêcher la consolidation d’une opposition face au pouvoir de Patrice Talon.

Lazare Akomagni

Soutien de l’ancien régime, il vit des moments difficiles depuis quelques mois. Sa gestion à l’Office national de stabilisation et de soutien des prix des revenus agricoles (Ons) est décriée par l’actuel gouvernement. Les résultats d’un audit l’ont mis sur la sellette. Lazare Akomagni qui vivrait les accusations portées contre lui comme de simples insinuations, a désormais de nombreuses raisons pour s’opposer au régime de la Rupture critiqué pour sa gestion clanique.

A la suite de ces deux anciens collaborateurs ou « hommes de main » de l’ancien ministre d’Etat et Argentier national Komi Koutché, plusieurs autres sont cités dans les audits. Visiblement, après 16 mois de gouvernance sous la Rupture, les prochains mois pourraient être compliqués pour Patrice Talon.

*RELAIS: Charles BONOU*

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