SONAPRA: HISTORIQUE ET GESTION
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Que le Président Talon arrête de prendre le peuple béninois pour des chèvres.
Ce qui était encore jusqu’à hier une folle rumeur est devenue une triste réalité ce matin.
En effet, le sujet a dominé la une des journaux béninois ce matin : mauvaise gestion à la SONAPRA, la justice aux trousses des anciens dirigeants de la SONAPRA, Malversation financière à la SONAPRA. Voilà autant de titres ronflants pour faire croire à l’opinion publique que la SONAPRA a été tuée par certains anciens collaborateurs du Président BONI YAYI. Il n’en est absolument rien et nous n’arrêterons pas de le dénoncer, la SONAPRA a été tuée par le Président Patrice Talon parce qu’elle faisait de l’ombre à ses sociétés privées que sont la SODECO, l’AIC et la SDI.
Plusieurs personnes se posent la question de savoir les véritables raisons de ces poursuites judiciaires dans le cadre de la SONAPRA. Eh bien, je me fais le devoir de répondre à certaines interrogations légitimes du peuple. Pourquoi limiter la période de l’audit entre 2012 et 2016, alors que YAYI BONI a été président de 2006 à 2016 ? Ce que Talon veut vous cacher, c’est que c’est lui-même qui a géré la filière coton de 2006 à 2012, il ne veut pas que quelqu’un jette un œil sur ce qu’il a magouillé pour déstabiliser la SONAPRA qui a résisté et agonisé avant qu’il ne l’achève par la liquidation une fois qu’il est devenu Président. Pourquoi citer tous ces acteurs dans le cadre de cette supposée affaire de mauvaise gestion sans égratigner l’ancien ministre de l’Agriculture ? Oui, l’honorable SABAI KATE était ministre de l’Agriculture lors des faits, comment se fait-il qu’il ne soit pas inquiété. Mais on y mêle l’ancien garde des Sceaux et l’ancien ministre des Finances. La réponse est toute bête : aujourd’hui SABAI KATE fait partie du bloc des marchés publics à l’Assemblée nationale, donc il est intouchable. Est-ce que c’est vraiment une soif de justice ou une chasse aux sorcières. Peuple béninois, tirer vos conclusions vous-même. Si aujourd’hui les honorables DJENONTIN et BAKO sont impliqués dans ce dossier, ils le doivent à leur rejet du projet de révision de la constitution. Le temps est passé, mais la douleur persiste dans le cœur du compétiteur qui a été forcé par une minorité d’incorruptibles de renoncer à son rêve de bouclier en fer constitutionnel.
Le peuple béninois a peut être la mémoire courte et oublie vite. Je me fais alors le devoir de lui rappeler certains faits qui ne sont pas si lointains que ça. Début 2016, le garde des Sceaux a été instruit par le président Boni YAYI aux fins de prendre en charge une trentaine de dossiers opposant l’État béninois à des particuliers. Au nombre de ces dossiers, sept (07) concernaient notre actuel président Patrice Athanase Guillaume Talon. Que le ministre de la Justice et avocat personnel de notre Agbonon vienne nous dire ce qu’il a fait de ces dossiers qu’il a hérités de son prédécesseur. Au nom de la soif de justice, au nom de la soif de transparence, au nom des plus de 500 milliards de nos pauvres sous qui sont entrés frauduleusement dans la poche de l’autre que Joseph DJOGBENOU vienne nous dire ce qu’il a fait de ces dossiers. Pour rappel voici les fameuses affaires ou l’État béninois a engagé des poursuites contre Patrice Talon et ces poursuites sont encore en cours. 1- Le dossier des 200 milliards indûment octroyés par la Sonapra pour la construction des usines de Monsieur Patrice Talon. Qu’il vous souvienne que ce contentieux né sous le régime du président Mathieu Kérékou a donné lieu à une plainte déposée devant les tribunaux sans suite jusqu’à ce jour. En effet, de 1994 à 1997, la Sonapra a accordé de nombreuses facilités financières indues à des sociétés appartenant à Monsieur Patrice Talon notamment la Société cotonnière du Bénin (Socobe), la Compagnie cotonnière du Bénin (Ccb), l’industrie cotonnière du Bénin (Icb). Ces facilités financières ont été octroyées à ces sociétés sans aucune autorisation préalable du conseil d’administration de la Sonapara. Il s’agit notamment de décaissements opérés en faveur des trois sociétés pour la construction des usines d’égrenage, la livraison de coton graine aux usines et les prestations de service liées à l’exploitation et au fonctionnement desdites usines pourtant propriétés des trois sociétés privées. Or, à l’époque où les décaissements ont été opérés, les trois sociétés n’étaient même pas encore juridiquement constituées. Il est donc évident que c’est avec les deniers publics que la Socobe, la Ccb et l’Icb ont été créés sans aucun avantage en contrepartie pour l’État. Ces décaissements frauduleux ont engendré pour la Sonapra et donc à l’État béninois des manques à gagner de plus de 200 milliards de Fcfa.
2- Ministère public contre Aic de Monsieur Patrice Talon. Plainte du ministre de l’Agriculture pour vol de coton et manœuvres frauduleuses en vue de sous-estimer le poids du coton acheté auprès des producteurs. En son temps, ce dossier à l’origine de la défiance générale des producteurs à l’endroit de Monsieur patrice Talon, les conduisant au refus de poursuivre la production cotonnière
3- Ministère public contre de Monsieur Aic de Monsieur Patrice Talon, Lokossou Bruno et autres plaintes du ministre en charge de l’agriculture pour malversation dans la gestion des subventions gouvernementales à l’importation du coton. Faux en écritures authentiques et publiques par fabrication de corps à sa disposition ou décharges. Tout comme le dossier précédent, celui-ci s’inscrit également dans la stratégie mise en place pour gruger les populations productrices du coton et s’enrichir frauduleusement sur le dos du peuple béninois.
4- Le dossier Sodeco. Ce dossier est également pendant au niveau de la justice et est demeuré sans suite à ce jour. Monsieur Patrice Talon s’est accaparé des 17,5 % des actions réservées au grand public notamment aux producteurs qui devraient les céder en décembre 2011 au plus tard conformément à la Convention qu’il a signée. Il s’est en définitive refusé à se conformer à ces engagements ce qui a porté sa part à 51 % du capital, faisant de lui l’actionnaire majoritaire de la Sodeco dans laquelle le gouvernement détenait 41% du capital. Profitant de cette situation, il a fait une gestion solitaire de la société rejetant toute demande d’audit conjointe. A ce jour, les flux financiers induits par la société sont inconnus du gouvernement après 3 ou 4 ans de gestion solitaire.
En outre, il s’oppose à l’entrée des producteurs au conseil d’administration de cette société en dépit des souffrances de ceux-ci pour produire l’or blanc.
5- Ministère public contre Patrice Talon, Houngbo Rigobert et autres, plaintes pour escroquerie. Monsieur Patrice Talon s’est indûment accaparé de la recette douanière d’un montant de 2,7 milliards de Fcfa dans les conditions non encore élucidées. Cet acte qui a fait l’objet d’une plainte n’a encore jamais été vidé par les tribunaux
6- Le dossier relatif à l’abus du système bancaire par Monsieur Patrice Talon d’un montant de l’ordre de 55 milliards de Fcfa ayant provoqué dans ces opérations, la sous-capitalisation de certaines de nos banques. Il s’en est suivi l’obligation pour le gouvernement de proposer un plan de redressement de ces banques. Une plainte a été déposée et est restée sans suite.
7- Le dossier relatif au Programme de vérification des importations (Pvi). En ce qui concerne ce dossier, toujours dans le souci de mettre le peuple béninois au même niveau d’information que ses dirigeants, il est à noter que ce dossier est en cours d’instruction pour faux et usage de faux, faux en écritures et blanchiment de capitaux. Autant de motifs et plaintes qui relèvent du pénal or le criminel tient le civil en l’état.
Il s’en suit que l’arrêt N° 103/2015 en date du 15 octobre 2015 de la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja) confirmant la sentence arbitrale rendue le 13 mars 2014 qui avait commandée l’État béninois à payer à Bénin control de Monsieur Patrice Talon 129 milliards de Fcfa au titre de manque à gagner et 2 milliards de Fcfa au titre de préjudice morale est une condamnation arbitraire et constitue un non événement pour le gouvernement et le peuple béninois. La somme réclamée au profit de Monsieur Patrice Talon correspondant à un prétendu manque à gagner et non à des frais investis a été évalué par leur propre chef par les juges de la Ccja sans le concours d’aucun expert et dans un simulacre d’écoute de la partie béninoise.
Par ailleurs, dans ce dossier il importe de rappeler à l’attention de tous qu’il est né du faite du marché Pvi frauduleusement retiré à la Société Générale de surveillance (Cgs) et confisqué par Monsieur Patrice Talon au profit de sa société Bénin control qui s’est associée indûment à un partenaire Bivac arrivé en troisième position lors du marché gagné par Sgs. En effet, la notification du marché a été faite à cette dernière, n°1 mondial en matière de réforme portuaire dont le siège à Genève et en sa qualité de partenaire techniques de référence. Il est constant dans ce dossier que la société Bénin control de Monsieur Patrice Talon est usurpatrice du marché Pvi et par conséquent, la décision de la Ccja n’engage aucunement le gouvernement béninois. Du reste, à l’époque la société Bénin control venait d’être constituée et n’avait pas dans son objet social des activités couvertes par le Programme de vérification des importations (Pvi). La Ccja demande d’indemniser Monsieur Patrice Talon alors que les faits sont là et le prouvent à souhait que c’est le port de Cotonou qui a subi de très lourds préjudices en raison de la conduite du Pvi par Bénin control. En effet cette opération a entraîné en son temps la quasi destruction du port de Cotonou du fait de son isolement dans le trafic avec les pays de l’hinterland, de la mise à l’écart de la corporation douanière dans les opérations portuaires toute chose ayant entraîné la chute des recettes douanières la perte de la place privilégiée du port de Cotonou dans le trafic international et la flambée des prix en lien avec la surfacturation contenue dans le contrat signé par Bénin control, lequel s’est avéré frauduleux parce que différent par ailleurs du contrat type retenu en conseil des ministres. Au total, toutes ces activités dans le cadre du Pvi auront permis à Monsieur Patrice Talon d’engranger 40 milliards de francs Cfa avant qu’il ne prenne la route de l’exil pour échapper à la justice de son pays en raison comme il est apparu de ces nombreux crimes économiques. Telle est la situation de ce dossier et en tout état de cause, le gouvernement appelle le peuple béninois à la sérénité le trésor public béninois n’étant aucunement engagé par la décision de la Ccja. Le Bénin prend déjà des dispositions pour que justice soit rendue au plan international par des juridictions à l’abri de pression de l’argent voir de la corruption et véritablement soucieuse de dire le droit. Il importe que ces dossiers soient rapidement vidés afin que les auteurs de ces infractions soient sanctionnés selon le principe de droit le criminel tient le civil en l’état et que l’État puisse être légalement et judiciairement indemnisé pour tous les préjudices subis.
HERMANN KOKOU